Lundi 1 Avril 2019 – Première partie
J’ai eu la grande satisfaction, aujourd’hui, de découvrir le Bouddha couché du Temple Nanzoin à seulement 25 minutes de Fukuoka. J’avais bien vu quelques photos sur le net pendant mes repérages qui m’ont bien convaincue mais de voir cette statue « en vrai », cela fait une incroyable impression.
Le temple est donc à moins de 20 kms de la gare de Hakata en prenant un des fréquents trains JR. Gratuit donc avec mon JR pass mais il n’en coûte que 370 yens pour rejoindre la gare de Kidonanzoimmae en moins d’une demi-heure. C’est bien fraîche d’une longue nuit de sommeil que je cherche mon quai en gare de Fukuoka aux alentours de neuf heures du matin.
Un peu confuse en lisant le panneau des horaires de trains et de leurs quais correspondants car je n’y trouve pas mon train de 8h59. J’ai pris l’habitude de trouver le quai en fonction de l’horaire et non de la destination car cela évite de déchiffrer le japonais quand elle n’est pas ou peu indiquée en lettres alphabétiques. Mais là, rien …
Je demande donc mon quai à l’agent à l’entrée. Bon il est à neuf heures en fait et quai 8. Le gars me répond comme un militaire » Eight ! » Parfois ils ne sont pas super détendus. Son stress s’explique peut-être par le retard du train. En effet c’est ultra rare de voir un train en retard au Japon. Et bien, voilà une nouvelle expérience à inscrire à ma liste !
Le train est bien à quai mais les gens qui sont à l’intérieur ressortent tous en entendant les indications dans les haut-parleurs.
Puis re-rentrent …. Moi je ne comprends rien évidemment aussi je reste assise en me disant qu’au pire je prendrai le prochain. Tout le personnel, un mécano, une employée, trois conducteurs sont sur le pied de guerre. Les annonces se succèdent et le train démarre finalement au bout de 20 minutes.
Arrivée une demi heure plus tard à la gare de kidonanzoimmae, je découvre une toute petite gare paumée à proximité d’une rivière un peu à sec. Nous sommes moins d’une dizaine à être descendus et les lieux sont déserts. Cela me va très bien.
L’accès au Temple Nanzoin est tout à côté, bien plus près que je ne pensais en fait. Aussi, je me plante de direction mais j’ai trouvé une plaque d’égout pour ma collection !
Du coup, l’entrée des lieux est à seulement 200 mètres de la gare. C’est un endroit comme j’aime avec plein de petits chemins secrets qui parcourent le flanc de la colline. Le chemin qui part de l’entrée est dallé de grandes pierres et un petit Bouddha de bronze nous accueille avec un large sourire. Son ventre est lustré par les nombreuses mains de visiteurs qui le caresse pour se porter chance. On accède à une placette dallée également où trône la très haute sculpture d’une divinité bouddhique, Fudô Myôô, dont on n’aurait pas vraiment envie de s’en faire un pote. A ses côtés, une ribambelle de petites statues de disciples aux visages vraiment expressifs et rigolards, eux. Finalement c’est peut-être un sacré phénomène ce Fudô Myôô !
Des escaliers en terre nous mènent vers les hauteurs, où l’on peut voir tour à tour, des petits autels de prières, des petits ponts rouges, une belle cascade ou encore un sanctuaire au bout d’un escalier bordé de lanternes rouges.
On se promène au milieu des rhododendrons qui commencent à fleurir. L’air sent bon les parfums de toutes les variétés de plantes installées un peu partout.
Il n’y a qu’une vingtaine de personnes en tout qui sont éparpillées dans tout le secteur donc je suis quasiment seule tout le temps.
J’ai eu un peu de mal à trouver le passage vers le Bouddha couché. Sachant que la statue est immense, il devait bien être quelque part en évidence et toute ma balade pour l’instant ne me conduisait jamais vers lui. Jusqu’au moment où je trouve un panneau représentant les lieux !
C’est donc vers le bas que se cache le tunnel secret. Quel beauté, ce tunnel ! A l’intérieur une série de plaques nominatives en métal alignées sur toute la longueur du tunnel.
Il faut encore trouver son chemin en sortant car plusieurs sentiers parcourent la colline pour les promeneurs mais rapidement j’emprunte un pont de bois abrité bordant le flanc de la colline et là enfin, je vois le plus grand Bouddha du monde ! C’est assez extraordinaire de se retrouver tout petit devant ce géant paisible. Il mesure quand même 41 mètres de long.
Déjà de voir quelqu’un couché, moi ça me repose mais celui là est vraiment serein. Même pour moi complètement athée, je capte quelque chose à contempler ce bonhomme du genre « On est pas bien, là ? »
Un tour vers ses petits pieds pour découvrir qu’ils sont décorés d’inscriptions et de symboles dorés.
Ces quelques 300 tonnes de bronze doivent avoir un certain magnétisme pour expliquer l’attirance que la statue suscite chez ses visiteurs.
Le ciel vient de se découvrir, ça rajoute une belle clarté à la scène.
Nous ne sommes vraiment pas nombreux à visiter ce temple. C’est surprenant vu l’endroit mais je ne suis pas du tout mécontente, car j’ai de plus en plus tendance à éviter les foules au fur et à mesure de mes voyages qui voient le nombre de touristes grossir démesurément.
Le temps de me poser à l’abri d’un petit préau pour absorber cette image du Bouddha (promis, si un jour je suis tellement désespérée pour flancher dans une religion, ce sera avec un gars comme toi, Bouddha), de discuter avec trois canadiennes (youpiii !!!) qui m’ont demandé de les prendre en photo et je repars par le tunnel en direction de la petite gare fleurie de Kidonanzoimmae vers Hakata d’où je vais de suite embrayer sur une destination en bord de mer pour voir un torii sur la plage.