Mercredi 3 Avril 2019
Mon petit tour de Kyushu se termine par la visite de Beppu. Je vais passer deux journées dans cette petite ville comme conseillé par les blogs de voyageurs afin d’avoir une journée entière pour sereinement profiter de la découverte des « enfers » de Beppu, que je ferai demain.
Beppu se situe au nord-est de la grande île de Kyushu en face de l’île voisine de Shikoku. Donnant sur la baie de Beppu en mer intérieure de Seto, la ville est coincée par les montagnes de l’autre côté.
J’avais l’intention de rejoindre ma destination avec un des nombreux beaux trains spéciaux de Kyushu qui couvre le trajet depuis Hakata, le Yufuin no mori, mais il part trop tard en matinée. Donc je prends deux trains normaux de la compagnie JR qui ne met qu’une heure trente environ pour faire 188 kms.
Alors là, si je m’y attendais , le deuxième train avait 31 minutes de retard !!! C’est la deuxième fois que ça m’arrive au Japon alors que c’est quand même extrêmement rare.
Bon, j’ai pris le précédent, lui aussi en retard, et j’ai attendu seulement 10 minutes du coup. L’avantage dans ce pays c’est entre autre d’avoir beaucoup de trains.
Une partie du trajet s’est déroulée le long de la côte nord de Kyushu et avec ce beau temps c’était très chouette même si il y a bon nombre d’industries quand même.
Grosse surprise de voir en sortant sur le parvis de la gare une statue d’un rugbyman, ici, au Japon. Toujours très réactifs et inventifs en terme d’animations !
La statue permet de souhaiter la bienvenue aux visiteurs venant pour les quelques matchs qui se disputeront dans la ville voisine d’Oita en novembre prochain. Sans moi.
Étonnamment sur la statue, il est écrit « N’oubliez pas d’être aimable avec les étrangers »…. Wow, je ne sais pas si on pourrait lire un truc comme ça chez nous.
Donc direction hôtel à un quart d’heure de marche. La chambre n’est pas prête quand j’arrive vers midi mais la jeune femme super gentille de la réception me garde ma valise.
Une fois allégée je pars au hasard d’abord vers la plage car je sais que par là j’y avais repéré une plaque d’égout. Belle plaque en couleur de plus pour ma collec !
Je me pose face à la mer pour manger mes sandwichs et quelques pigeons viennent près de moi. Bon je suis sympa, j’en file un peu. Ah ! un deuxième pigeon, puis troisième et vingt de plus et des mouettes et des corbeaux !!
Bon c’est embêtant ils ne sont pas du tout sauvages ! Alors je planque tout et leur demande gentiment de s’en aller. Bon je finis vite fait mon repas et un vieux monsieur à vélo m’ayant vue s’approche et on passe un quart d’heure à essayer de communiquer en nous montrant nos photos de Hakata. Il est stupéfait que je voyage seule et que je prenne le ferry seule…
Je le quitte car on va pas non plus débuter une belle amitié et me dirige vers la Tour de Beppu juste à côté. Elle a des airs de ressemblance avec la Tokyo Tower vite fait mais surtout la Tsutenkaku d’Osaka.
Sous le porche de l’entrée, on prend un ticket pour seulement 200 yens à un distributeur à côté de l’ascenseur.
Il donne accès au 17ème et dernier étage de la tour et à sa vue panoramique sur la baie et sur la ville, notamment sur les cheminées de vapeur qui fument un peu partout sur la partie nord-ouest de la ville.
La plateforme d’observation à un côté un peu défraîchi mais j’aime bien cette ambiance avec ses tables à nappes à carreaux rouge et blancs disposées tout le tour de l’observatoire. Cela me fait penser à ces endroits de l’ancien bloc de l’Est abandonnés et décatis mais sans l’aspect terrifiant évidemment. Hum, ma comparaison est douteuse finalement, alors je dirais que cela me fait penser à l’univers des films de Kaurismaki, c’est mieux.
La vue derrière ces vitres fendues pour certaines n’est pas des plus nettes mais c’est un endroit reposant. Nous ne sommes que 4 touristes à faire le tour sans un bruit. Un panneau des Tours du Japon est affiché et je constate que j’en ai vu pas mal finalement depuis que je voyage dans ce pays.
Maintenant direction les shotengai ou galerie couvertes commerçantes que j’ai repérées sur le trajet de la gare vers l’hôtel .
Elles sont complètement vieillottes avec des vraiment vieux magasins. Les allées sont presque désertes à part quelques mamies ou papys à vélo. La plupart des magasins sont fermés mais leurs rideaux de fer sont en général bien décorés.
Soudain au bout d’une des galeries, je tombe sur un énorme Tengu, célèbre créature légendaire du Japon entre le dieu et le démon.
Son gros nez rouge déborderait presque sur l’allée piétonne.
Dans ces galeries une multitude de plaques d’égouts. Je décerne à cette ville le prix de champion en plaque d’égout.
Se balader dans les ruelles alentour de la galerie couverte est un pur bonheur. J’adore voir tous ces fils électriques, ces vieilles maisons rehaussées de couleurs, l’impression d’être au milieu d’un tableau graphique en trois dimensions.
Le quartier n’est pas si grand mais il y a en plus des shotengai de nombreuses mini ruelles qui s’entrecroisent. Certaines sont si étroites qu’on ne passe qu’à une seule personne. Je suis tombée aussi sur la rue Yasaka où se trouvent quelques bars et Izakaya qui ouvrent en soirée.
J’ai un gros faible pour les très nombreux câbles électriques qui vont dans toutes les directions.
Un autre point d’intérêt de la ville est le parc de Beppu. Situé de l’autre côté de la gare à 15 minutes de marche, c’est un petit parc qui compte quelques cerisiers.
J’ai beaucoup de chance sur mon planning car ils sont ici aussi bien en fleur. Peu de monde dans ce parc qui est fréquenté par les gens du coin. Le parc n’est pas incontournable mais un chouette endroit pour se poser après ma grosse balade.
Sur le chemin du retour, je passe à l’office du tourisme dans la gare afin de préparer ma visite du lendemain. Je prends un pass de bus à 900 yens, les horaires de bus, un plan de l’itinéraire le plus sympa pour faire les sept enfers et le souchier des sept entrées qui coûte 2000 yens.
Je finis ma journée dans le grand centre commercial de Beppu qui est au bord de la plage, le « YouMe ». Il n’y a que trois étages, ce n’est pas le faste des malls des grandes villes. De plus les commerces ne me disent rien. Il y a un espace de restauration avec quatre enseignes dont un MacDo et au milieu plusieurs tables et chaises communes où se poser devant une grande baie vitrée donnant sur la mer. C’est aussi à cet endroit qu’il y a un bocal fumeur. Pas incontournable non plus.