Jeudi 14 avril 2016
A 120 km à vol d’oiseau à l’est d’Osaka, se trouve la préfecture de Mie avec, au bord de la baie d’Ise, la petite ville de Toba. En face du port, accrochée au continent par un petit pont piéton, l’île aux perles de Mikimoto. Le nom fait rêver et pour cause, c’est ici qu’est né la culture des huîtres perlières.
Alors même si Toba n’est qu’à 150 km et deux heures de train d’Osaka par la ligne privée Kintetsu, je ferai l’économie des 3500 yens en utilisant mon JR Pass qui, lui, me fait passer par Nagoya.
Le choix des lignes du Japan Rail est deux fois plus long mais c’est gratuit ! Ou presque car il faut payer 510 yens a bord du train pour utiliser une partie du réseau privé.
Le trajet se termine en grande partie au bord de la baie d’Ise, les paysages de rizières sont hyper relaxants.
J’arrive tranquillement à 14 heures à mon hôtel, proche de la gare. On est très loin de l’agitation des grandes villes quand on sort de la gare. Le coin est un peu désert, mais il y a toujours un konbini à disposition. J’y achète mon sandwich préféré et hop je trace à l’île de Mikimoto à seulement un quart d’heure de marche.
On rejoint l’île grâce à une grosse passerelle couverte puis on est accueilli par la statue de Kokichi Mikimoto. L’entrée est à 1500 yens et donne accès au musée et à la démonstration de la pêche en apnée.
L’île de Mikimoto du nom du créateur du processus de production de perle de nacre en 1893 est tournée vers le tourisme et propose un musée retraçant son histoire et exposant les techniques de genèse des perles de culture avec en prime une expo de magnifiques œuvres d’art réalisées avec des perles.
Il y a aussi un espace de vente de perle et le gros plus de la visite, une démonstration des plongeuses « ama » en apnée.
Moi, j’étais surtout curieuse de voir pour de vrai les pêcheuses d’huîtres en apnée, les « ama » que j’avais vues dans un documentaire.
Il ne faisait pas hyper chaud sur le ponton d’observation et il y avait pas mal de vent. Aussi, j’ai un peu culpabilisé d’être la cause de leur baignade. Nous n’étions qu’une douzaine de touristes pour les encourager.
Le show est bien rodé, le bateau arrive, les ama sautent dans l’eau (froide) avec leur baquet de bois, puis pendant cinq minutes plongent, gracieusement il faut dire, pour aller ramasser des huîtres au fond de l’eau.
Un millier de photos numériques du petit groupe plus tard, elles remontent à bord trempées dans leurs vêtements blancs traditionnels et se mettent à l’abri du vent en nous saluant de la main.
Les pêcheuses ama sont devenues très peu nombreuses aujourd’hui et ce vieux et rude métier de pêche de coquillages est en train de disparaître pour des techniques plus modernes et rentables donc.
C’était bref, très touristique mais c’était comme à la télé. Elles rentrent vite se sécher et à peine le temps de se réchauffer qu’elles recommencent l’heure suivante.
Puis, même si je suis restée au sec, je vais me réchauffer moi aussi, à l’abri dans le musée juste à côté.
Outre les diverses explications sur la culture des perles de nacre, sous plusieurs vitrines, bien à l’abri des mains baladeuses, des milliers de perles s’exhibent en vrac.
Pour la vente, elles sont triées par taille, éclat, texture, forme et couleur qui sont les caractéristiques de perle de qualité.
En créant son propre procédé, monsieur Kokichi Mikimoto a réussi à obtenir sa première perle en 1893 et a peaufiné sa méthode pour devenir « le roi des perles ».
Au deuxième étage du bâtiment, on peut voir des créations de bijoux fait avec des pierres naturelles dont certaines sont des pièces rares au Japon.
En sortant du musée, nous avons un espace vente de bijoux dont les prix varient de 1000 yens au million de yens.
D’énormes perles noires côtoient des colliers de perles blanches. Il y en a partout et bien sûr , je ne peux que regarder. Je tiens à me ramener un souvenir et je craque quand même sur un fin bracelet doté d’une perle unique à 3000 yens. Je pense que c’était le moins cher des articles coincés tout au bout de l’allée.
Les caméras de la télévision NHK sont là pour faire un sujet sur le Pearl Plaza et échanger avec les rares clients du magasin. C’est la deuxième fois que je me fais filmer par NHK et je pense que je les ai déçus quand je leur ai expliqué que j’étais là essentiellement pour voir les plongeuses ama. Ils avaient plus l’air d’être à la recherche de clients fortunés et désireux de céder à la tentation d’un achat conséquent. Et ils ont rapidement trouvé d’ailleurs un couple visiblement là pour madame et non pas pour les pauvres ama qui étaient en train de recommencer leur baignade.
La visite n’a pas duré très longtemps finalement et je continue ma journée vers un lieu emblématique à quelques minutes de train JR pour voir les rochers mariés de la baie d’Ise.