Shibu Onsen et le Jigokudani Snow Monkey Park 2019

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Dimanche 14 Avril 2019


 

Cette journée est l’avant-dernière de mon voyage pour une ultime excursion vers un endroit qu’il me tardait de découvrir. Cette fois-ci, je vais enfin voir les singes de Jigokudani, visite que j’avais annulée au voyage précédent en 2017 car cela faisait beaucoup trop loin depuis Tokyo.

Cet endroit iconique du Japon permet aux humains de côtoyer les macaques qui se prélassent dans une source d’eau chaude au milieu des montagnes enneigées.

Depuis Nagano où je reste plusieurs nuits, c’est bien plus proche car cela ne prend que 45 minutes de trajet. Il faut prendre un train privé assez cher (aller-retour 2500 yens non pris en charge par mon JR Pass), le train Express de la ligne Nagano Dentetsu qui relie Nagano et Yudanaka, la gare la plus proche du Wild Snow Monkey Park.

Il y a la possibilité d’acheter un pass à 3500 yens à la gare Nagaden Nagano au sous-sol de la gare JR de Nagano. Ce pass comprend tous les moyens de transport de la compagnie (le train express ou bien le bus express depuis Nagano) et l’entrée au parc qui coûte 800 yens. Avec ce pass, on peut aussi prendre gratuitement un bus qui relie la gare de Yudanaka à l’entrée du parc aux singes qui sinon coûte 310 yens l’aller. A savoir, le bus express depuis Nagano dépose directement à l’entrée du parc pour une durée de transport équivalente à celle du train express. L’avantage avec le bus express depuis Nagano c’est qu’on fait l’économie de temps de bus entre la gare de Yudanaka et l’entrée au parc. Revers de la médaille cependant c’est que le trajet en bus express zappe la visite du village de Shibu Onsen et de ses nombreux onsen qui vaut vraiment le détour et contribue grandement à la réussite de cette journée.

Après les innombrables possibilités de trajets que j’ai récolté sur le net, j’ai finalement choisi le train express de 08h51 à Nagano, sans prendre le pass qui ne me faisait économiser au mieux que 400 yens.

C’est un peu le speed au départ de la station Nagaden Nagano car l’heure du départ approchant, le gars qui vendait les billets mettait beaucoup de temps mais finalement j’ai réussi à monter dans le train juste à temps.


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Arrivée en gare de Yudanaka, mon sens de l’orientation est perturbé quand je suis sortie de la gare. Je me repère à la rivière juste à côté pour avoir une idée d’où se situe le parc aux singes.

La distance entre la gare de Yudanaka et l’entrée au parc Jigokudani est d’environ 6 km. Alors c’est pas du luxe de s’offrir le bus pour y aller. Mais le souci c’est qu’il n’y a que très peu de bus et que de plus il ne s’arrêtent pas à Shibu Onsen, petit village sublime de multiples onsen et bains publics que je veux absolument visiter.

Donc pas de bus pour moi à l’aller car je décide de commencer ma balade par la visite du village de Shibu Onsen à un peu plus d’un kilomètre. Une fois encore c’est mon appli sur mon téléphone qui va m’aider à trouver le bon côté de la rivière à longer et la bonne direction.

 

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Au bout d’un gros kilomètre à marcher dans des ruelles désertes d’habitations puis le long de la rivière Yomase, j’arrive au départ du village traditionnel de Shibu Onsen. Son centre est assez petit, essentiellement composé d’une belle petite ruelle pavée blottie contre la colline et longue d’un gros kilomètre et de sa parallèle le long de la rivière Yokoyu, reliées de temps en temps par des ruelles transversales ou des super-minis passages encombrés.


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On y trouve neuf bains publics ou sento, séparés homme-femme  et 35 ryokan-onsen plus confortables. Il y a aussi plusieurs temples et magasins dispersés tout le long.
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La rue principale est d’une grande quiétude et on marche tranquillement pratiquement seul tout le long. Rares sont les touristes, en tout cas à cette heure de la journée, qui comme moi décident de passer par là pour aller aux Snow Monkey Park. Les habitants ne sont pas très présents non plus, occupés à l’intérieur des ryokan et de temps en temps une voiture roule doucement dans la ruelle.


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La petite perle cachée à Shibu Onsen est l’imposant ryokan Kanaguya Onsen, belle et ancienne bâtisse de bois. Le ryokan est vraiment somptueux et c’est vrai qu’il permet de se replonger dans le dessin animé de Hayao Miyazaki, « Le voyage de Chihiro » dont il serait une source d’inspiration pour le dessinateur ( avec le Dogo Onsen de Matsuyama).


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Le prendre en photo est compliqué à moins d’avoir d’un bon grand angle car on n’a pas assez de recul pour le faire tenir dans l’image tellement il est haut et la ruelle très étroite.
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A mi chemin de cette ruelle, se trouve un bain de pieds déjà occupé par les deux uniques touristes présents donc j’ai passé mon chemin. Juste en dessous, des escaliers mènent à un sento en sous-sol.


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Je n’ai pas tenté les bains publics, très nombreux dans la ruelle. Des femmes étaient en train de les préparer pour la journée et un couple de touristes vêtus de peignoirs a dû rebrousser chemin et retourner dans leur auberge sous les sourires bienveillants des habitantes car le sento n’était pas encore opérationnel.


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Les entrées séparées sont clairement indiquées sur les façades. On trouve aussi à l’entrée dans une petite caisse en bois en bois le tampon encreur spécifique du sento. Pour moi qui collectionne les tampons encreurs du Japon c’est palace.


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Tout le long des deux ruelles il y a toujours quelque chose à voir, c’est aussi chouette qu’un musée.


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Tout le long aussi, on entend l’eau couler sous les grilles de la route, ou encore dans des fontaines réparties de ci de là. Les sources chaudes sont très présentes dans la région et par endroits on peut voir des geysers de vapeur d’eau s’échapper vers les airs. Un sentiment de déjà-vu qui me rappelle Beppu et ses sept enfers à Kyushu.


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Les ruelles transversales ne manquent pas de charme non plus, on pourrait rester des heures dans ce petit village.


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Au bout de la rue pavée du village de Shibu Onsen, il y a un panneau indiquant de prendre à droite pour traverser la rivière Yoyoku grâce à un beau pont rouge et monter par une route de 4 km plus douce afin de rejoindre Jigokudani.


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Sinon il y a une autre route de trois km sur le versant de la colline attenante mais il est plus ardu et ventu.
Bon je choisis les 4 km …. 4 kilomètres !?!? Ha je m’attendais à moins ..
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.Et puis c’est vrai que ça monte … Mais le point de vue en hauteur sur Shibu Onsen vaut le coup.


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Je sais bien qu’on est à mi-avril et qu’il n’y aura plus de neige sur le lieu du parc aux singes. En outre j’avais vérifié sur la webcam posée à côté de leur onsen en plein air et en effet les rochers sont dépourvus de neige. Mais comme je ne viens pas au Japon en hiver de toute façon, je n’aurai pas la photo du singe aux joues écarlates baignant dans la vapeur des eaux chaudes du onsen enneigé. Mais c’est un endroit où je rêvais d’aller depuis longtemps comme les dunes de Tottori, le mont Fuji, le Pavillon d’Or …. donc j’y vais !


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En attendant d’y arriver, le trajet n’est pas vraiment intéressant une fois quitté Shibu Onsen par le pont rouge car j’emprunte une large route peu fréquentée malgré tout.

Finalement, assez rapidement je manque louper la petite route qui monte sur la gauche avant la station service.

C’est grâce à mon GPS car ce n’est pas hyper explicite de savoir où tourner et je continue de grimper dans une petite route goudronnée en lacets puis vois apparaître rapidement des établissements de bains et l’arrêt du bus express de Nagano.


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Un panneau indique les dernières toilettes avant le Snow Monkey Park qui est encore à deux kilomètres. Délicate attention de prévenir les visiteurs qu’il n’y aura pas de toilettes sur deux kilomètres. Bon, ça va aller, mais merci !

Les gens qui reviennent du Snow Monkey Park se nettoient les chaussures dans un bassin dédié où coule une eau claire et où sont mises à disposition des brosses. Un petit snack reçoit plusieurs touristes où ils servent des frites françaises …

 

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Bien sûr, l’inévitable magasin de souvenirs et un écran projetant les images de la webcam du site internet nous souhaitent une bonne balade ! Je ne sais pas combien de fois ces dernières années,  j’ai pu aller sur ce site internet pour voir les images de la webcam et me régaler à l’avance. C’était aussi une façon de voir les heures où l’affluence était la moins grande et me caler dessus.


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Il faut continuer à monter pendant encore deux kilomètres sur des sentiers de terre au milieu des arbres à flanc de colline. Étonnamment il n’y a pas de barrière pour retenir du vide mais le sentier est quand même très large. Mais boueux.


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Alors attention à pas glisser. Je croise beaucoup de monde qui descend, tant mieux il y aura moins de monde sur place. C’est le coup de midi et les gens vont peut être aller manger.
Et moi, je marche, je marche, je marche (sur du plat) en me disant que je prendrai bien le bus au retour.

Quand, enfin, j’arrive aux abords du parc ! Tadam !! Wouahh … La vue est très jolie et le soleil est de la partie.


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Il y a là une petite rivière où de l’autre côté de la rive se trouve un grand établissement de bain et un geyser d’eau chaude qui se redéverse dans la rivière. Une pancarte indique le onsen pour singes et le onsen pour humains. Plutôt drôle.


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Encore quelques escaliers qui m’achèvent presque et j’entre enfin dans la cabane qui vend les tickets.
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Je lis les consignes de ne pas avoir de sac en plastique en main à cause des singes sans m’attendre à voir de suite débouler des singes sur les passages dédiés aux visiteurs à la sortie du cabanon.

Dès le départ, les singes sont un peu partout, dans la rivière, sur les flancs des collines de part et d’autre sauf … dans le onsen.


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Certains singes prennent la pose pour les touristes, pas du tout effrayés. Ils font leur vie sans qu’on ne les dérangent plus que ça. Même lorsque cette demoiselle collait son smartphone pratiquement sur le nez du petit qui tétait sa mère.
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Mais aucun singe ne se baigne dans le bassin. Tant pis pour les joues écarlates et la neige, absente comme prévue.


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Il reste un peu de neige sur les flancs des collines qui a dû tomber il y a peu car elle est bien blanche mais les températures assez élevées ont fait fondre ce qui était tombé autour du bassin. De plus aucun singe ne s’est baigné de toute l’heure où je suis restée. Ils sont seulement restés sur les rebords en pierre du bassin.


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Il y a beaucoup de tout petits avec leurs mamans. On peut sentir qu’il y a une hiérarchie de pouvoir au sein du groupe car quand un grand mâle s’approche, tout le monde le fuit.


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Un employé vient leur donner des granulés vers 13 heures par ci par là mais surtout autour du bassin sur les margelles car c’est mieux pour la webcam d’avoir des singes à montrer. Même si elle ne marche pas depuis hier, ce que j’avais vérifié pour avoir une idée de l’affluence. Moi qui voulais me montrer à ma famille en direct …. Il y a un spot WIFI autour du bassin, ce qui est bien pratique quand on est pas équipé du réseau mais tout le monde dort en France.
Dommage …


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Mais je savais qu’il allait pleuvoir dans l’après-midi aussi finalement je ne reste pas plus longtemps malheureusement car si je dois faire le retour à pied, je ne veux pas être trempée et j’ai eu la flemme de m’encombrer de mon parapluie. De plus les gens arrivent par grosses poignets alors qu’on était pas trop nombreux, autour d’une vingtaine. En redescendant j’ai croisé une bonne quarantaine de personnes, donc j’ai bien choisi mon créneau.
Quand je consultais depuis la France la webcam qui ne propose qu’un étroit angle de vue, parfois je ne voyais personne et je me disais qu’il n’y avait pas trop de monde. Mais en fait le reste du parc est plus grand et permet de voir les singes en beaucoup d’endroits.
Quelques mini gouttes commencent à tomber quand j’arrive à l’arrêt de bus en bas du parc. Mais je vois que le prochain bus est dans plus d’une heure …
Ben, je rentre à pied, quoi, avec une poche sur la tête c’est très élégant, mais il n’ y a personne de toute façon.

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Je descends plus vite qu’à l’aller, évidemment, et croise des petites mamies en tenue fleuries de jardinières avec leurs jolis chapeaux en train de refleurir un parterre en équipe. J’ai trouvé ça super chouette ces mamies qui travaillent à embellir leur ville.
Arrivée à Shibu Onsen, je passe sur la rue parallèle qui borde la rivière et trouve encore de jolies maisons et temples à voir. Quel dommage pour ceux qui manquent la visite. Il n’y avait vraiment personne en plus dans les ruelles.


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Je suis vannée quand j’arrive à la gare de Yudanaka juste avant un bus qui vient de je ne sais où et remonte dans le train de retour vers Nagano sous un ciel menaçant. J’ai évité la pluie et la foule, j’ai vu mes singes de Jigokudani et le ryokan du « Voyage de Chihiro ». J’ai presque clos mon sixième voyage au Japon avant de passer la dernière journée à Tokyo en ayant pendant trois semaines découvert bien de nouveaux beaux endroits.