Mardi 12 avril 2016
C’est à nouveau avec Isuzu, japonaise d’Osaka rencontrée en 2012 que je vais passer la journée en ville. Elle m’a concoctée un gros programme qui débute par des cours de sushi, des faux et des vrais et se termine à l’Umeda Sky Building en passant par le jardin du Musée de la Monnaie et ses centaines de cerisiers en fleurs.
J’ouvre les rideaux de ma chambre d’hôtel dans le quartier Denden Town, ce matin, baigné par le soleil.
J’ai rendez-vous avec Isuzu au magasin Design Pocket dans la rue commerçante Doguyasuji que j’ai visitée il y a deux jours. Ponctualité toute japonaise, elle me rejoint alors que je flâne encore dans cette galerie couverte pleine de trésors. Elle a gardé la surprise du planning de la journée et je découvre donc que nous commençons par un cours de fabrication de répliques de sushi en plastique donné par les employées du magasin. Le magasin est plein de ces reproductions et attire pas mal de monde.
Les répliques en plastique des plats japonais sont utilisées en vitrine des restaurants et sont bluffantes de réalisme. On peut les acheter dans des magasins spécialisés mais les prix sont un peu élevés. En tout cas ici, au bout d’une petite demi-heure à confectionner deux ou trois sushi, on repart avec nos créations. L’atelier se situe dans le magasin sur un petit comptoir de bois et avec l’aide d’une personne qui nous guide dans les étapes. Ça sent bon la colle.
Je ne parle pas le japonais mais Isuzu me dit en anglais que je dois régler l’activité. Je paye 4000 yens ce qui je trouve est un peu cher mais je comprends que cela contribue aussi à la deuxième activité prévue qui est un cours de cuisine pour faire des vrais sushi. Pour le coup, ce n’est plus si cher mais peut-être Isuzu a-t-elle participé ?
On nous guide donc à quelques rues de là dans un petit restaurant. Il y a là le cuistot et une jeune couple de japonais. Avant tout, il faut se revêtir d’une blouse et d’un bandeau autour de la tête. Totale immersion ! A partir de maintenant, tout se passe en japonais et je n’ai rien compris. Le cuisinier parle vite, et tout le monde rit. Bon, malheureusement Isuzu ne me donne aucune clé pour traduire mais en observant les gestes, j’arrive grosso modo à m’en sortir. Le socle de riz gluant doit ressembler à une coque de bateau, il faut tailler le poisson suivant un angle bien précis.
Le meilleur moment est la dégustation de nos sushi qui s’accompagne d’assortiments de tempura ou autres sushi réalisés dans une cuisine backstage.
Nous voici repues car c’était bien copieux et maintenant la suite du parcours surprise se trouve à dix minutes de marche de la station de métro Tenmabashi de la ligne Tanimachi.
Sur le trajet, nous suivons de nombreuses personnes qui se dirigent toutes au même endroit sur les bords de la rivière o-kawa juste au nord du château d’Osaka.
Une fois passé le pont Tenma, je commence à comprendre en voyant la foule qui circule que nous allons vers un lieu dont je ne soupçonnais pas l’existence à l’inverse de tous ces gens.
Il s’agit du jardin du Musée de la Monnaie qui plus qu’un jardin est une promenade de 560 mètres le long de la rivière et où sont plantés 350 cerisiers à fleurs d’une variété à floraison tardive. Alors que tous les sakura de la région ont pratiquement perdu leurs pétales, il y a ici les dernières fleurs en plein épanouissement.
Plutôt que les fines et délicates fleurs à cinq pétales blanc-rosé de la variété la plus courante « somei yoshino sakura », les cerisiers « yae sakura » du jardin portent de nombreux et gros pompons roses.
Il y a aussi beaucoup d’autres variétés de cerisiers différentes avec en particulier les cerisiers « gyoiko » aux grappes de fleurs vert-jaune.
Les branches des arbres de part et d’autres des allées allant jusqu’à se toucher pour former un tunnel de fleurs.
Il y a une foule impressionnante dans les deux allées qui font l’aller et le retour. Le sens de la marche est unique et des agents de « circulation » veille à la fluidité de la visite.
Les jardins ne sont ouverts au public qu’une semaine par an. Il est interdit de manger ou de fumer.
Il est très compliqué de prendre des photos tellement il y a de monde.
Sur les berges de la rivière, en contrebas, plusieurs stands de nourriture sont alignés.
Bon, la visite à cette heure de la journée est un peu éprouvante mais vu le nombre de visiteurs, cela doit être comme ça même à l’ouverture, le matin.
Nous repartons en direction du château d’Osaka à quelques centaines de mètres par le pont-piéton qui traverse la rivière O-kawa puis un deuxième pont-piéton au dessus de la rivière Neyagawa. Je n’avais pas réalisé que cette ville regorge de nombreuses rivières.
Depuis le pont on a une belle vue du Château situé derrière l’arsenal. Il est temps de se poser dans un café avant de reprendre le métro vers Umeda.
Le soleil se couche et le ciel étant dégagé, j’avais confié à Isuzu mon souhait de monter à l’observatoire de la tour Umeda Sky Building.


C’est une construction impressionnante de 173 mètres de haut achevée en 1993 et constituée de deux tours rectangulaires identiques, distantes d’une trentaine de mètres. Au sommet, les deux tours sont coiffées ensemble par un observatoire à ciel ouvert qui offre une vue à 360 degrés, comme un U à l’envers.
Nous montons tout d’abord au 35 ème étage dans un ascenseur panoramique pour avoir accès ensuite au tube-escalator suspendu au dessus du vide entre les deux tours vers le 39 èmè étage.
C’est une expérience incroyable de se retrouver flottant dans ce tube aux néons bleus AU DESSUS DU VIDE.
Au 39 èmè étage, plusieurs boutiques de souvenirs et j’achète mont billet pour l’accès à l’observatoire, deux étages plus haut à 1000 yens. C’est peu, vu l’expérience offerte de se retrouver tout là-haut. La vue sur Osaka de nuit est splendide et je regrette la mauvaise qualité de mon matériel photo pour capter cette ambiance.
Le chemin circulaire tout le tour de l’observatoire du jardin flottant est parsemé d’éclats de peinture fluorescentes. Plongée dans le noir de la nuit, ça donne un côté féerique à la promenade.
Bien sûr, c’est un endroit prisé par les amoureux et un espace photo leur est réservé. Sur fond d’immeubles illuminés, ils se font photographier devant une barrière recouverte de cadenas attachés là par les couples.
Pour finir la journée nous allons au sous-sol qui dans une ambiance rétro des années 20, rassemble plusieurs restaurants et izakaya pour tout les goûts. Isuzu, évidemment me raccompagne jusqu’à mon hôtel malgré mes protestations polies et je retrouve ma guêpe métallique qui n’a pas bougé.