Dimanche 3 avril 2016
J’ai félicité le hasard de passer par Nagoya ce premier week-end d’avril. C’est pile le moment du matsuri de la petite ville d’Inuyama à une trentaine de kilomètres de Nagoya.
Les matsuris étant le plus souvent en été, je n’avais encore pas eu la chance de voir ces festivals traditionnels toujours très vivants.
A peine arrivée à Nagoya en début d’après-midi, je dépose mes valises à l’hôtel et je reprends le train pour Inuyama. Le trajet se fait rapidement en une demi-heure depuis la gare de Meitetsu Nagoya juste à côté de la gare JR de Nagoya. Comme c’est une ligne privée, mon pass JR ne marche pas ici et j’en ai pour 550 yens.
Dès la sortie de la gare, déjà, se trouvent des stands de nourriture et babioles posés tout le long du grand boulevard qui mène au château. Il y a un peu de monde mais pas trop. A bout de quelques petites centaines de mètres sur la droite, les petits immeubles de béton laissent la place à des maisons traditionnelles bordant des allées pavées.
Je vois arriver au loin dans la ruelle un truc immense. Je savais qu’il y avait des festivités ce week-end mais pas vraiment en quoi ça consistait. Aussi je me suis dit que j’avais touché le jackpot en croisant ce char de trois étages tiré, poussé et soulevé par un bon nombre d’hommes en tenue traditionnelle. Tout autour les gens les encouragent pour faire avancer cette tour de bois avec des gamins dans des tenues sublimes et dorées assis sur le premier niveau.
Le bois craque quand la tour penche. C’est très impressionnant !
Ce truc doit peser une tonne avec ses roues en pierre. Il y a même des gens en dessous !
Bon, ils s’accordent quand même pas mal de pause et ça nous laisse du temps pour les admirer. Il y a une très chouette ambiance, beaucoup de gens rient et blaguent. En japonais, aussi je ne comprends rien. D’ailleurs je pense que je suis la seule occidentale dans la ville, comme quoi ce festival ne doit pas être trop touristique. En même temps il devait y avoir plus de monde la veille puisqu’il y avait les illuminations des chars par 365 lanternes de papier à la nuit tombée. Moment féerique que j’ai loupé …
En me dirigeant vers le château d’Inuyama, je tombe à nouveau sur un deuxième char. Bon, j’apprendrai plus tard qu’il y a en fait treize chars qui sillonnent les rues de la ville. Du coup, j’en voyais à chaque coin de rue.
Quand deux chars se croisent c’est tout un bazar.
Ils opèrent alors un quart de tour afin de prendre une rue perpendiculaire.
C’est encore plus impressionnant de les voir à l’unisson, criant et se déplaçant par à-coups accompagnés des sons de tambour et de flûtes dont jouent les gamins au dessus d’eux.
Les traces laissées par les roues sur le goudron lors de ces rotations vont rester quelques temps et rappeler aux passants ces grands moments de festival.
Par moment des cris dans la foule quand le char penche un peu trop en arrière et donne l’impression de se renverser.
Au dernier niveau se trouvent des poupées mécaniques qui rythment l’avancée de leur musique. Je passe devant un hangar qui forcément fait une hauteur démesurée pour accueillir les chars.
Chemin faisant vers le château qui n’est qu’à quelques dizaines de mètres, je croise des processions variées dans une excellente ambiance.
Au bout de la grande allée principale bordée de maisons anciennes et boutiques charmantes, j’arrive au pied du site du château entouré de temples.
Il n’y a pas de festival sans ses stands de fête. C’est donc une poignée de stands de jeu pour enfants, pêche aux canards et petits en-cas qui accueillent les visiteurs avant de pénétrer dans le sanctuaire.
Au loin on aperçoit le temple Daishoji sur les hauteurs qui promet d’être impressionnant par la vue qu’il offre sur la ville.
Le rouge des toriis et kakemonos , le blanc des cerisiers au top de leur floraison sont rois et le chemin qui mène au château tout en haut est une courte mais chouette ballade sur les pavés tout en prenant le temps de s’arrêter devant les temples.
On arrive enfin au château d’Inuyama. Il n’est pas grand mais c’est l’un des plus anciens châteaux du Japon encore intact.
A juste une demi-heure de Nagoya, se trouve cette charmante petite ville qui a beaucoup à offrir, plus particulièrement le premier week-end d’avril. Je n’ai pas eu le temps de voir le temple Daishoji, le musée en plein air Meiji Mura, le temple insolite Momotaro et d’autres encore. Ce n’est donc qu’un au revoir Inuyama !