Lundi 11 avril 2016
A 150 km au nord d’Osaka sur les rives de la Mer du Japon se trouve un des points de vue les plus connus du Japon. Une fine bande de terre de plus de trois kilomètres de long, recouverte de sable et de pins relie les deux côtes d’Amanohashidate. De part et d’autre, des collines surplombent la baie de Miyazu et offrent des points de vue extraordinaires.
Je suis accompagnée d’une japonaise, Isuzu, que j’avais rencontrée en 2012. Elle a pu se rendre disponible pour mon passage à Osaka et profite de mon souhait de visiter cet endroit du Japon où je rêvais d’aller depuis longtemps. Étonnamment, elle n’a jamais fait le voyage et ce sera une première pour elle aussi.
Depuis Osaka, il faut quand même deux heures et demi de train avec une portion privée qui n’est pas couverte par mon JR Pass. Mais j’achète le « Kyoto Tango Rail Pass un jour » à 900 yens pour les détenteurs du JR Pass au lieu de 1800 yens valable sur certains trains entre Fukuchiyama et Amanohashidate.
C’est vers midi que nous arrivons enfin et on se dirige de suite vers l’observatoire au sommet du mont Monju juste derrière la gare à une centaine de mètres. Après avoir traversé la voie de chemin de fer on arrive aux guichets du « Amanohassidate Viewland » qui vend les billets pour l’ascension au sommet en télésièges ou en monorail ainsi que l’accès au petit parc d’attraction.
Le billet « round trip » coûte 800 yens et je choisis la montée en chaise bien plus amusante que la cabine où s’entassent les visiteurs.
Déjà, rien que la douce ascension en petite chaise plastique juste au dessus du filet de protection donc aucun risque de vertige ici, est très agréable.
On passe au milieu des bambous, des azalées ou des cerisiers en fin de floraison.
La vue devait être encore plus jolie il y a quelques jours.
Alors ça y est ! Je suis enfin arrivée où je rêvais depuis longtemps et la vue sur la bande de sable est vraiment belle. De ce côté, on peut voir les plages incurvées qui se succèdent tout le long. Un moment de contemplation s’impose mais pas aussi longtemps que je l’aurais fait toute seule.
La tradition « matanozoki », veut que l’on tourne le dos à la baie et que penché en avant, la tête en bas, on regarde entre ses jambes. La vue donne alors l’impression de voir un dragon voler dans le ciel. Bon c’est raté pour moi car rien ne me vient à l’esprit ou alors avec les yeux de la foi.
Comme Isuzu ne fume pas et que moi de mon côté je suis un peu en manque, surtout après tout ce trajet en train, j’arrive à me caler une pause clope avant d’aller manger un bout dans le seul restaurant du parc d’observation.
C’est un peu galère à chaque fois que je me balade avec elle car je ne veux pas être malpolie et la forcer à m’attendre car on ne peut pas fumer dans la rue et il faut trouver un spot autorisé à chaque fois….
En tout cas le petit repas constitué de beignets de choses indéterminées (fruits de mer ?) et de soba passe très bien.
Un petit tour au parc d’attraction sympatoche mais évidemment on n’est pas montées dans le petit train ni dans la « grande » roue. Finalement, alors que j’aurais voulu me poser là et contempler la vue pendant des lustres, on est reparties très vite.
En descendant je me dis que je reviendrai …. seule et prendre le temps.
Maintenant, un petit tour sur la bande de sable. C’est vraiment tout près et on passe par deux ponts avant de poser le pied sur le sable.
Le premier pont est particulier car c’est un pont pivotant. Une partie est fixe et le reste pivote sur un pilier. Il se retrouve perpendiculaire et permet de laisser passer les bateaux.
Le deuxième pont est de toute beauté, tout bleu comme le ciel.
Les plages sont vraiment très agréables et à peine fréquentées. Isuzu ne dit rien donc je me demande si elle s’ennuie et on repart. On aurait pu louer des vélos pour traverser la baie le long du chemin bordé de pins et se retrouver de l’autre côté, au parc Kasamatsu, mais non. En 2019 !
Juste à la sortie du pont pivotant il y a le très beau temple bouddhiste Chionji.
C’est un endroit très paisible avec une énorme porte d’entrée. Parmi les pins trône une très ancienne pagode à deux étages.
Le temple vend des omikuji, ces prédictions de bonne fortune écrites sur papier que l’on attache à des branches en général. Seulement ici, les omikuji sont des éventails de papier dépliés et attachés aux branches des pins. Un petit côté sapin de Noël, très charmant.
A la sortie du temple, en repartant vers la gare, on passe par une assez courte allée piétonne et commerçante où on peut trouver de l’artisanat ou de quoi grignoter ou boire un thé.
Il est tout juste 14 heures mais je sens que la collègue est prête à rentrer. En même temps il reste encore presque trois heures de train avant d’arriver à Osaka.
Voilà, ma visite à Amanohashidate se termine déjà au bout de deux heures. C’est trop court pour moi et donc c’est sûr je reviendrai en 2019 pour traverser le banc de sable et monter au deuxième observatoire au nord de la baie pour avoir une vue différente, celle d' »un pont dans le ciel ».