Osaka – 2012

 

 Mardi 10 avril 2012


 

 

Enfin ! Ce matin je me lève tard ! Le dortoir est désert, c’est normal car il est presque midi …

Il faut dire que j’ai fait ce qu’il fallait hier soir pour, enfin, ne pas me faire réveiller par ma voisine de dortoir et du coup louper l’heure du  check-out.

Jusque très tard, donc, J’ai arpenté le quartier Ponto-chô de Kyoto qui compte bien plus de bars que le Petit-Bayonne pourtant bien achalandé, à la recherche d’un bistrot tranquille tel que je les aime, pour trouver finalement mon bonheur dans un petit troquet désert tenu par un jeune gars qui parlait trois mots d’anglais.

On a quand même réussi à discuter deux-trois heures de Kitano et autres, et au bout de quelques bières, je suis rentrée, le ventre rebondi et le cœur léger d’avoir passer un moment avec quelqu’un d’autre que mon reflet dans le miroir.



 

J’arrive en gare d’Umeda à Osaka en début d’après-midi avec l’idée de rejoindre mon hôtel à pied. J’ai toujours en mémoire ma galère dans la gare de Namba lors de mon transit à Osaka quelques jours plus tôt, pour mon escale à Amami et je ne suis pas super confiante pour trouver mon chemin sans trop de mal. Or, la première épreuve à franchir est de savoir quelle sortie prendre : Sud ? Ouest ?
Certaines gares au Japon sont de véritables dédales tellement elles contiennent de niveaux, de couloirs, de sorties. Il faut vraiment savoir où aller même si tout est indiqué et quand on se retrouve au milieu d’une marée humaine determinée, l’hésitation quant à la direction à emprunter n’est pas recommandée.
Je demande donc mon chemin aux gentilles madames du point info et comme je leur montre où je veux aller elles me disent de prendre le métro car à pied c’est trop loin. Oui, mais moi le métro j’ai pas prévu …
Me plonger maintenant dans la logique d’un voyageur en métro va me demander pas mal de temps. Trouver le point de vente des tickets, acheter le bon ticket sur la machine, trouver le bon couloir, le bon quai, la bonne ligne, la station d’arrivée, non je crois que je vais y aller à pied. Mais , vraiment rien à faire, elles ne veulent pas me donner la direction à prendre pour y aller à pied, elles insistent fortement pour le métro « too far ! ».
Soit ….

Bien plus tard … je crie victoire « VICTOIRE !! » et me voici sortie du métro dans le quartier de mon hôtel.

Seulement, voilà, je vais dans quelle direction maintenant ? Entre mon petit plan Google et la vraie vie c’est pas vraiment pareil … Imaginez un peu, des boulevards qui partent dans tous les sens, pas de nom de rues compréhensible et mon plan tout pourri. Pas 36 solutions, je dois demander aux passants en priant pour qu’ils parlent un peu l’anglais.

Je repère un mini plan enfin mais en levant le nez je m’aperçois que mon hôtel est juste là ! Cool ! Enfin une vraie chambre d’hôtel que pour moi toute nickel et pas chère.
Je n’ai rien prévu sur Osaka vu le peu de temps dont j’ai à disposition mais je vais voir l’incontournable et immense Château d’Osaka appelé Château d’Osaka, comme ça on s’embrouille pas.





 

Il est quand même plutôt classe, non ?

Un peu plus loin à l’intérieur du parc du château, le sanctuaire Hokoku-Jinja.





C’est quoi la phrase déjà ? Entre tradition et ?





Osaka ne m’avait pas semblée être si intéressante quand j’ai préparé ce premier voyage. Juste une grande ville-étape. Mais je réalise aujourd’hui, alors que je me concocte un troisième périple au Japon (cette chance ! hein !) que cette ville vaut vraiment sans aucun doute le coup d’être explorée.
Donc, ce jour-là je ne m’étais fixé qu’un petit tour à Tennoji qui avait l’air de bien bouger. Je prends la ligne JR loop line histoire d’éviter les dépenses inutiles (gratuit avec le JR Pass) et dans le wagon bien rempli, ce petit bout de bonne femme qui engage la discussion avec moi. Là, c’est plutôt un moment d’exception, car les Japonais ne se sont pas montrés spontanément ouverts depuis le début de mon voyage. Rares sont les personnes rencontrées qui parlaient anglais, du coup ça limite les échanges …
Mais Ysuzu, de son petit nom, avait un niveau d’anglais bien supérieur au mien !
Après avoir bien tchatché tout le long du trajet, elle descend comme moi à la station de Tennoji et me demande si je veux bien manger avec elle. J’ai du mal à y croire !
Mais à la réflexion, je me demande si elle n’a pas eu un peu pitié de moi quand je lui ai raconté tout le mal que j’avais à me faire comprendre, plus particulièrement pour commander mes repas.
On s’en va donc comme deux copines et elle me propose un KFC … Holà ! gente dame ! KFC ? Point non ! Je ne suis pas venue au Japon pour ingurgiter ces horreurs !
« Ok ! » me dit-elle avec un grand sourire, « You choose ! » et de m’expliquer que, comme elle m’a invitée, c’est elle qui paiera. Alors là, ça me met la pression dans le choix du resto ! On va éviter le boeuf de Kobe ou les sashimis ! Je me mets à saliver devant une vitrine de tonkatsus … mon péché mignon …. oui, je sais ce n’est pas la grosse prise de risque mais au moins ce n’est pas cher.





Quel bonheur que quelqu’un passe la commande pour moi !

En fait elle m’a complètement prise en charge : le repas fini, elle passe un coup de fil à mon hôtel pour connaitre ma station de métro et m’y conduit . Je n’ose pas lui dire que je voulais faire un tour dans le quartier pour ne pas me montrer ingrate, aussi, me disant que j’y retournerai le lendemain soir, je la suis au distributeur de tickets quand un monsieur s’arrête pour me donner son pass dont il n’a plus besoin m’explique-t-elle. Voilà, c’est pas compliqué, j’ai été adoubée par cette petite madame et enfin les gens me voient !

Intégralité des photos de cette journée :

15° jour – Osaka