Dimanche 17 avril 2016
La ville de Kawaguchiko est un très bon point de chute pour admirer le Mont Fuji. A une quinzaine de kilomètres à vol d’oiseau, on n’est ni trop près, ni trop loin. Avec son grand lac, il y a une très belle vue et avec un peu de chance, une eau calme permet le reflet du Fujisan sur la surface du lac.
J’ai quitté la préfecture de Mie la veille et depuis Toba, c’est une belle petite trotte de presque sept heures en train. Donc j’ai fait une étape à Shizuoka à mi-chemin, ville que j’avais bien aimée en 2012 et qui m’avait déjà fait rêver avec sa vue, malheureusement un peu éloignée, du Mont Fuji.
Je me félicite d’avoir pris un pass pour les lignes de train JR car ce trajet m’aurait coûté cher. Il reste quand même à charge une portion de train privée, la dernière du voyage entre Otsuki et Kawaguchiko, d’environ 1100 yens. Une dizaine d’euros, ce n’est finalement pas grand chose pour monter dans le chouette train en circulation à cet horaire.
Le train reprend le thème du parc d’attraction pour enfants « Thomas Land » qui se trouve à Fuji-Q Highland, un grand parc à une station avant mon terminus Kawaguchiko.
Ce n’est pas la première fois que je monte dans un train « à thème » au Japon car c’est une activité touristique répandue.
Au bout de trois quart d’heure, le train fait une petite pause de cinq minutes à la station Shimoyoshida. On nous propose de sortir pour prendre des photos du train sur le quai et de la vue sur les cerisiers en fleur plantés sur la colline en face.
C’est à cette station que je retournerai demain pour aller voir la pagode à cinq étages Chureito qui donne une des vues du Mont Fuji les plus connues.
On remonte dans notre petit train qui passe devant le parc Fuji-Q Highland avant d’arrriver, au bout d’une bonne heure depuis Otsuki, à Kawaguchiko.
Là, ceux sont encore des trains extraordinaires qui patientent sur les quais, notamment le train recouvert de dessins du Fuji.
Ca y est je suis enfin arrivée devant le Mont Fuji et j’attendais ça depuis longtemps. Juste à droite de la gare il y a le petit coin fumeur qui donne sur le parking des bus. Derrière les rails, le Mont Fuji … caché dans les nuages. Quand on prévoit un voyage si longtemps à l’avance, on ne peut pas parier sur la météo et même s’il fait beau, il arrive que les nuages s’acccrochent au sommet. Je croise les doigts !
Je pose mes valises dans l’hôtel un peu vieillot juste en face de la gare mais le gérant est très gentil et surtout ma chambre donne juste en face du Fuji.
Maintenant, je me dégote un pass pour les bus. Il ne vendent qu’un pass unique sur deux jours à 1200 yens qui donne accès à tous les bus des cinq lacs du coin.
Cet après-midi qui est déjà pas mal avancé, je me contenterai des bus de la ligne rouge qui longent le lac Kawaguchi sur toute la portion qui possède une vue sur le Mont Fuji. Il y a des bus tous les quarts d’heure, c’est donc facile de s’arrêter et de repartir.
Bon, malheureusement quelques nuages restent toujours accrochés au sommet mais le moment reste unique. Par contre j’ai la chance d’arriver ici au bon moment de la floraison des cerisiers. Là aussi c’est un peu la loterie en terme de prévision mais pour l’instant, depuis le début je suis très bien tombée. Je me suis aidée du calendrier de floraison pour planifier mon itinéraire et c’est pile-poil.
Il y a un endroit sur l’itinéraire du bus pile en face du volcan. Un chemin à l’écart de la route permet de s’approcher du rivage. Il y a plusieurs cerisiers par ici et pas beaucoup de monde.
Au bout de quelques temps le Fuji commence à peine à se découvrir …
Je repars dans l’autre sens car il ne sert à rien de faire le tour complet du lac puisque les collines et forêts cachent le volcan.
Avant d’arriver au grand pont qui traverse le lac, une étape propose un coin agréable sur la berge avec des cafés et des musées. Des canaux partent du lac et s’enfoncent dans les terres. Je ricane un peu en voyant un poster affiché sur le pont du canal qui représente le Fuji sur fond de ciel bleu sans un seul nuage. C’est vraiment à pile ou face pour avoir une bonne météo.
Le lac tout en longueur est coupé à son extrémité par un long pont créant une grande baie.
C’est la dernière étape de la balade que j’ai faite en partant de la fin.
C’est donc ici le premier point où les touristes s’arrêtent pour profiter des nombreuses propositions offertes. Balades en bateau sur le lac, pédalos en forme de cygnes, pêche.
C’est aussi ici que l’on accède au téléphérique qui grimpe au sommet du Mont Kachi Kachi.
J’aurais le temps demain pour mieux explorer le coin.
Je suis tombée en me baladant dans ce coin sur un rivage recouvert de lave qui s’enfonce dans l’eau. Savoir que sous mes pieds, se trouve de la lave du Mont Fuji ça fait quelque chose. J’en ai ramassé un petit bout pour ma collec.
Il y a aussi pas mal de petits commerces et restaurants et un immense parking plutôt vide.
Pour un dimanche, il n’y avait pas foule à chaque escale. La balade étant longue, les gens se répartissent tout le tour. Le hic survient aux arrêts de bus. Les bus sont parfois si petits qu’ils ne transportent pas grand monde et l’on s’entassent là-dedans. L’alternative de la location de vélo est donc à choisir la prochaine fois que je viendrai.
Je rentre à pied vers mon hôtel et sur le chemin, belle surprise, je tombe par hasard sur un temple aux abords très raffinés. C’est le temple bouddhiste Entsuji. Il faut dire que tous les pétales de cerisiers qui recouvrent le sol ajoutent au charme des lieux.
Chouette moment dans cet endroit désert ou seul un autre touriste prenait quelques photos. On se faisait des politesses pour ne pas rentrer dans le cadre de l’autre.
Arrivée à la gare sous la lumière du soleil couchant, le ciel se dégage finalement et cette fois ça y est je l’ai ma vue du Fujisan !
La vue depuis la fenêtre de ma chambre récompense mon attente de voir le sommet se dégager. Et demain matin, j’aurai aussi un grand moment au réveil pour le lever du soleil.