Samedi 30 Mars 2019
Ma visite de Kumamoto sera brève mais bien remplie. N’ayant que la journée pour visiter la ville et son château mais aussi faire une escapade à Oda, il faut que je quitte Kagoshima de bonne heure.
Ça tombe bien, ce matin vers 6 heures j’ai été bercée quelques secondes dans mon lit. Sensation très agréable à moitié endormie me replongeant en enfance mais lorsque je réalise que c’est une secousse, je me réveille direct.
Absolument étrangère à ces événements, je ne sais pas quelle attitude adopter, mais il est évident que je ne peux pas me rendormir. Du coup c’est bien, j’aurai un peu d’avance sur le planning.
Sur le trajet entre l’hôtel et la gare toute proche, un homme balaie le trottoir pour évacuer les cendres du volcan qui tous les jours se déposent sur la ville. Un petit clin d’œil de la part du volcan Sakurajima que j’ai à peine vu par manque de temps alors que c’est quand même la star de la ville.
Pour gagner du temps je prends le Shinkansen pour Kumamoto. Il n’y a pas grand monde et je vais en voiture 3 à côté du bocal fumeur.
Les trajets en Shinkansen bien que confortables ne sont pas très intéressants à Kyushu. Il y a beaucoup de tunnels et donc pas grand chose à voir par la fenêtre. Par contre il y a du wifi dans ce train !!
Arrivée à Kumamoto, l’objectif numéro un est de caser ma valise : En demandant à l’office de tourisme de la gare, on m’indique qu’il y a des consignes à chaque sortie à l’extérieur. J’avais un peu peur qu’elles soient toutes prises mais il y en beaucoup et plein de libres en grand format pour 700 yens avec écrans tactiles, modernes et simples à utiliser. C’est un peu cher mais je ne peux pas faire l’impasse. Je suis maintenant prête pour ma journée qui commence par une escapade à Oda à 25 km à l’ouest de Kumamoto.
Pour y aller je voulais profiter de prendre un de ces jolis trains en sercice à Kyushu, le A-train, qui va directement à Misumi le terminus de la ligne et revenir en arrière avec un train local classique qui lui s’arrête à Oda. Mais je n’ai pas pu avoir de place… Le train était déjà complet quand je suis allée réserver, juste avant le départ. Un peu tard donc…
J’aurais l’occasion d’aller le voir en fin de journée pour son dernier retour quotidien mais je n’ai pas pu y monter pour voir ses compartiments décorés de vitraux. Il est bien classe !
Je profite de mon temps avant mon train pour Oda pour aller sur le quai numéro 6 des train locaux et voir partir le train touristique à vapeur, le SL Hitoyoshi. Il est plein à craquer. C’est vraiment l’attraction ces trains.
Ben heureusement qu’il n’y a plus de train vapeur, c’est la catastrophe environnementale. Une grosse et dense fumée noire sort de la cheminée de la locomotive. Le train est long, il faut donc beaucoup de charbon qui est pelleté par le mécano.
Avant de partir le conducteur actionne le sifflet. Le bruit est puissant et strident. Puis c’est le départ. Les gens se disent au revoir de la main depuis le quai et l’intérieur des wagons. Une fois parti, le quai est noyé dans la fumée et c’est réellement asphyxiant. Un repli stratégique dans la gare le temps que les fumées se dissipent.
Mon train à moi part du quai en face, maintenant clair et dégagé. Il n’y a pas grand monde dans celui là très classique mais confortable.
Mais pourquoi aller à Oda ? Et bien il y a là-bas une plage, Okoshiki Beach qui est particulière à marée basse et c’est en faisant mes repérages à la maison que je suis tombée sur des photos étonnantes de cette plage sur fond de coucher de soleil . Bon, je devrais me passer du coucher de soleil car la marée basse est à 11h19 exactement mais la balade promet d’être sympa et dépourvue de touristes qu’inconsciemment je commence à fuir.
Arrivée dans la petite gare d’ Oda il n’y a personne pour contrôler les billets. C’est donc en sortant du train que l’on montre son titre de transport au conducteur. À l’ancienne.
La gare est toute mignonne avec ses bords de quais fleuris de cerisiers. Il y a de petites toilettes publiques avec des petites fleurs des champs dans un pot. Délicate attention, c’est le Japon.
Je me dirige vers la plage à 15 minutes de marche en traversant le petit village. À marée basse, c’est donc une plage connue pour les effets contrastés dessinées sur le sable par l’alternance de bancs d’eau et de bancs de sable. Au coucher de soleil, c’est vraiment incroyable..
Mais heuuu comment dire, c’est un peu raté aujourd’hui, la plage est sans intérêt. Peut-être que je me suis trompée sur l’heure de la marée mais bon, cela reste malgré tout un bon prétexte pour une chouette balade. Pour l’heure je devrais me contenter des panneaux sur place.
La plus belle vue se trouve en haut d’une colline où cerise sur le gâteau il y a un tout petit temple avec ses toriis rouges, le sanctuaire Otsugu Inari. Deux mamies sont là pour l’entretenir et sont vraiment accueillantes dans leur regards et leurs sourires à mon encontre.
Nous n’étions que deux personnes à attendre que l’eau se retire de la baie depuis le haut de la colline et pour ma part je n’ai pas voulu louper le prochain train qui ne passe que toutes les heures. De plus pas de commerces où se ravitailler dans le village et je commençais à avoir faim. Aussi en retournant à la gare je retraverse le village et je peux me rendre compte de la quiétude qui anime les habitantes très âgées que je croise. Une camionnette de ravitaillement vient d’arriver, voilà donc ce qu’elles attendaient toutes quand je suis passée à l’aller. C’est l’attraction du jour, de la semaine ? Je ne peux m’empêcher de me demander si les gens d’ici sont heureux sachant que ces villages se vident de leurs habitants.
Je reprends donc le train une bonne heure plus tard à la jolie petite gare d’Oda.
Le château étant assez loin de la gare à trois kilomètres environ, je monte dans le tram et je prépare mes 150 yens pour payer en sortant. C’est un tram bien vieux et vite rempli et je galère un peu avec mon plan de ligne pour savoir où descendre afin d’aller voir le château depuis la mairie qui offre la possibilité aux visiteurs de monter au 14 ème étage pour une belle vue dégagée. Le trajet depuis la gare emprunte des artères gigantesques, incroyablement larges et peu fréquentées, pas vraiment commerçantes. Un paradoxe quand on sait que l’espace en ville doit être rentabilisé, cela fait une drôle d’impression de parcourir la ville. Mais au bout d’un moment, en arrivant près du château cela commence à ressembler à une ville animée.
La vue depuis le 14 ème étage n’est pas fantastique mais donne une bonne idée d’ensemble. Les travaux qui ont suivi le tremblement de terre au printemps 2016 sont loin d’être finis mais beaucoup a déjà été fait et la visite depuis le parc fait découvrir un château qui a souffert mais qui reste très beau.
Je commence mon tour vers le sud depuis la mairie en longeant le canal bordé de cerisiers resplendissants. Des stands de nourriture de rue, yakisobas, takoyakis, sont pris d’assault par les touristes. Dommage, j’ai de plus en plus faim …
Au bout de l’allée, il y a une statue d’un guerrier/seigneur pas super détendu, mais entourée de cerisiers en fleur. Puis un pont sur la droite qui mène au Sakuranobaba Johsaien, mini village de plusieurs commerces de bouche et restaurants. Au centre ,sous un petit préau des groupes de gens dans leurs costumes colorés se succèdent pour danser chacun leur chorégraphie. Je ne sais pas ce qu’il y a aujourd’hui mais c’est la compet de groupes de danse. Chaque groupe a ses propres costumes et ils se produisent partout en ville. Il y a même un groupe de mamies. Ça donne une chouette ambiance.
Juste derrière le Sakuranobaba Johsaien, un escalier de bois nous rapproche du château et on aperçoit le premier édifice.
Le tour du château commençant par le sud-ouest nous fait remonter le côté ouest le long du parc Ninomaru où les festivités continuent. Les gens profitent du week-end et du temps plus qu’agréable pour faire hanami sous les cerisiers.
Au coin nord-ouest, on constate encore les dégâts infligés. Il y a là un pré arboré qui conserve les pierres du château qui doivent être repositionnées. Elles sont numérotées pour retrouver la bonne place.
Le dernier point de vue le plus intéressant sur l’édifice principal est situé au temple Kato Jinja. les échafaudages se font de moins en moins nombreux et le donjon commence à sortir de sa chrysalide.
En quittant le parc et de retour sur le boulevard redescendant vers la mairie, j’ai été impressionnée de voir la taille des piliers d’acier utilisés pour soutenir les contreforts de pierre. Il faut ce qu’il faut !
Chemin faisant vers mon point de départ je passe devant un chouette temple, le Kumamoto Jo Inari, comme son nom l’indique.
Pas très loin, il y a une zone commerciale avec de grosses enseignes et une galerie commerçante couverte (shotengai) où j’avais repéré quelques jolies plaques d’égout avant de venir. Pour ma collec !
Je recroise les groupes de danseurs toujours aussi dynamiques et enthousiastes.
Un peu vannée quand même, je choisis de rentrer en tram à la gare de Kumamoto sachant qu’en plus c’est assez loin et plutôt sans intérêt.
Bon, il fallait bien que je me plante à un moment et donc je ne suis pas montée dans le bon tram. Je n’ai pas bien révisé mes plans et mes brochures …
Je m’aperçois de ma méprise quand tout le monde descend d’un coup me laissant seule dans le tram. heu …. Je me trouve à la gare de train JR de Kamikumamoto. Oui, subtil, mais il y a là un joli train décoré avec Kumamon la mascotte de la ville. On ne perd jamais son temps quoiqu’il arrive.
Je m’en sors bien car finalement comme c’est une ligne JR je reprends un train dans l’autre sens grâce à mon pass.
Pour finir ma journée, je repars sur les quais de la gare de Kumamoto pour revoir les deux trains jolis qui arrivent à 17h et 17h14. Celui que je n’ai pas pu prendre le matin puis le gros pollueur à vapeur.
Surtout je n’oublie pas de récupérer ma valise !
Et je file à Hakata qui est le petit nom de la gare de Fukuoka.
Le seul documentaire que j’ai vu sur Fukuoka était un docu sur les yakuzas… En sortant sur la parvis de la gare, au milieu des animations pour des dégustations de pizzas, un groupe de gars marchant, alignés, tous habillés de noir et revêtant leurs masques en papier tout noir. Sacré style, avec un côté Reservoir Dogs et là je repense au docu….