Mardi 21 Novembre 2017
Naoshima est l’une des petites îles de la Mer Intérieure de Seto qui accueillent la Triennale de Setouchi, le festival d’art contemporain. C’est la plus connue et la plus visitée mais les œuvres qu’elle abrite sont bien délirantes à mon goût et accessibles gratuitement pour la majorité de celles que j’ai vues.
La dernière fois en 2014, j’avais passé un très chouette moment ici et je voulais vraiment y retourner. Il me manquera un peu l’effet de surprise mais se balader en vélo sur cette île et revoir les œuvres disséminées le long du parcours reste une belle expérience.
Rien que le trajet en ferry est exaltant. La traversée dure moins d’une heure et elle ne coûte que 500 yens. Un prix dérisoire pour se faire promener parmi les îlots sur le pont supérieur du ferry et par chance, sous un ciel tout bleu.
Je privilégie toujours le ferry quand c’est possible car on prend le temps de voir les paysages, on peut se promener sur le pont et c’est surtout moins cher que les bateaux rapides dans lesquels on est enfermés dans de petits espaces en attendant que ça passe sans visibilité autre que par les mini hublots balayés par les remous.
Je prends le ferry de 10 heures et il est pas mal plein. On peut déjà voir deux œuvres en arrivant au port de Miyanoura : la Red Pumpkin de Yayoi Kusama pour qui j’ai un faible et le Naoshima Pavilion, gros diamant fait de grilles métalliques blanches et dans lequel on peut pénétrer.
Vu le monde j’ai repéré à l’avance où se trouvaient les échoppes de location de vélos sur le port pour gagner du temps et le dernier ferry étant à 17 heures, cela me laisse pas mal de temps.
Youpiii, j’ai un vélo de suite pour seulement 500 yens la journée et munie de mon plan j’attaque la balade. C’est un régal de pédaler sur ces routes pratiquement désertes. Je reconnais très vite les itinéraires à prendre pour aller en direction du port Honmura de l’autre côté de l’île.
Arrivée rapidement à Honmura, j’y vois une nouveauté pour moi depuis la dernière fois en 2014 le Naoshima Hall. Seul l’extérieur est accessible mais il vaut le coup d’œil. Très sobre et élégant.
Puis je veux absolument revoir cette maison délirante « Haisha » du « Art House Project ». Je ne rentre pas l’ayant déjà visitée pour faire quelques économies.
Je pose mon vélo sur le petit parking dédié car les ruelles sont très étroites puis je me balade à pied dans le village.
Petit tour sur le port où je reste un bon moment pour la pause pique-nique sur les remparts. De là je regarde les ferries partir pour Takamatsu ou Teshima, ou encore une drôle de sculpture très stylée pour un garage à vélos.
Je renfourche ma super bécane, direction la plage de la citrouille jaune de Yayoi Kusama. C’est une longue plage et en son milieu trône sur une jetée la grosse citrouille. Heureusement qu’il n’y a pas trop de monde car c’est un challenge pour la prendre en photo sans personne autour.
Complètement à la gauche de la plage il y a un espace occupé de yourtes en location avec son torii de pierre posé sur le sable.
En remontant vers Miyanoura, pas très loin de la Pumpkin jaune il y a un grand parc donnant sur la mer avec plusieurs sculptures de Niki de Saint Phalle ou encore un drôle de bocal en verre miroir qui procure une expérience visuelle étonnante.
En remontant la côte, pas très loin, on arrive encore vers d’autres œuvres extraordinaires dont une a malheureusement été abîmée (« Three Squares Vertical Diagonal ») et a perdu de sa magie.
Il reste néanmoins plusieurs choses insolites à voir :
Une nouveaute pour moi, cette fois c’est la tasse bleue qui prise de loin avec la mer en fond donne l’impression de se remplir.
Pas mal de côtes donc je laisse tomber une oeuvre à priori moins intéressante au vu du temps qu’il me reste et aussi pour ne pas me cogner une belle montée et je rentre doucement sur le port principal.
Je rends mon vélo avant que tout le monde ne revienne et je vais visiter le port de Miyanoura que je me gardais pour la fin. La balade dans le village vaut vraiment le coup et on y voit son bain public totalement loufoque en extérieur ( l’intérieur l’est d’autant plus parait-il mais je ne suis pas rentrée), le « I love Yu ».
Avant de quitter Naoshima que je vois peut-être pour la dernière fois, je vais prendre une bière dans le café Shioya juste à côté du sento et qui est décoré de manière totalement loufoque lui aussi. J’aime beaucoup ce café, très décontracté et son propriétaire est lui aussi très cool.
Evidemment, les transports locaux touristiques sont aussi très chouettes.
Voila, ben finalement j’ai pu voir de nouvelles œuvres et je n’ai pas eu l’impression de trop de déjà vu.
Le dernier ferry à 17 heures est plein et je fais le trajet debout à l’intérieur car il fait trop froid pour la balade sur le pont d’autant qu’il fait bien nuit maintenant. Le ferry est immense et comporte plusieurs espaces pour s’assoir. Il est aussi équipé de sas fumeurs sur les côtés ce qui est un petit plus pour le trajet ;-).